L'orgue historique de Notre-Dame de Guibray est l'un des rares instruments d'avant 1750 qui ait conservé la majeure partie de son matériel d'origine. C'est donc l'un des prototypes les plus anciens et le plus complet que nous possédions encore. Nous allons donc tenter de le décrire afin de faciliter la compréhension de termes souvent inconnus du public.

Comme la plupart des instruments de cette époque, l'orgue se compose de deux buffets: le grand orgue à l'arrière et le positif, plus petit, en avant.

Il comporte 4 claviers manuels :

1) le positif, qui correspond au petit buffet,

2) le grand orgue,

3) le récit, qui, ainsi que le clavier précédent, correspons au grand orgue,

4) l'écho

et un clavier de pédales qui est une sorte de grand clavier pour les pieds - ici il s'agit d'un pédalier français.

Les jeux les plus usités dans la musique française de l'époque sont :

- les principaux : Bourdon 16, Bourdon 8, Prestant 4, Doublette 2, et la Montre 8 (ou 16) qui correspond aux tuyaux de façade,

- les Plein-jeux : Montre 8, Bourdon 16, Bourdon 8, Prestant 4 + Fourniture et Cymbale. Ces deux jeux, appelés " mixtures ", donnent un timbre très brillant au fond d'orgue (les Principaux) grave et plutôt velouté.

- le grand Plein-jeu où le grand orgue et le positif sont accouplés, est souvent accompagné d'une trommpette à la pédale.

- la tierce sonne à la tierce, et le nazard à la quinte : ces jeux sont associés au bourdon et sont utilisés dans les récits ainsi que le Cornet.

- chaque clavier de l'orgue de Guibray comporte un jeu de Cornet

- la tierce en taille ou le cromorne en taille signifie que le chant se fait auténot à la main gauche, accompagné au dessus par un ou deux jeux doux à la main droite, et à la basse à la pédale (ou pédalier).

- la trompette en taille se fait au pédalier et accompagne le Grand Plein-jeu, en donnant le chant de l'hymne ou du magnificat par exemple.

- le grand-jeu se compose au Positif : du cromorne et jeu de tierce, accouplés au Cornet, trompette, clairon et Prestant, du grand orgue. Il est employé dans les grands dialogues à 2, 3 ou 4 choeurs où interviennent également le récir et l'écho.

Il existe sur chaque clavier des jeux doux, tels que montre, prestant, flûtes, ainsi qu'à la pédale, qui comporte aussi une trompette et un clairon.

Il y a également un jeu de voix humaine que l'on emploie avec un tremblant dans les récits ou les dialogues de récits.

Il existe donc une infinité de moyens pour mettre les oeuvres et l'orgue en valeur.

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Auteur JP Date 02/08/96 11:14:59