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Orgue > Présentation de l'orgue > Construction et histoire |
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Un orgue, avec des tuyaux de six pieds, a été construit à Notre-Dame de Guibray dès la première moitié du XVIe siècle. Il était installé, vraisemblablement sur une tribune installée dans l'un des transepts de l'église. Vers 1562, il fut endommagé ou détruit lors des troubles causés par les protestants. Il fut reconstruit au fond de la nef. Il en subsisterait un élément de balustrade réutilisé sur le côté Nord de l'actuelle tribune :
Au milieu du XVIIIe siècle, cet orgue, vétuste, ne répondait plus aux besoins ni à la dignité de la paroisse de Guibray, et la construction d'un instrument entièrement nouveau fut décidée.
La tribune fut reconstruite en 1745, par Jean et Joseph Le Roy, charpentiers de la paroisse Notre Dame de Guibray. pour un coût de 1000 livres. En 1746, le buffet et l'orgue furent construits.
Le buffet est l'oeuvre de Jacques Chaplain, menuisier de la ville d'Argentan, qui s'est inspiré de celui. qu'il venait de construire pour l'orgue de la cathédrale de Sées, lui-même conforme au dessin du meuble de 1741 de l'orgue de l'abbaye prémontrée de Mondaye, près de Bayeux. On ignore le coût du buffet de l'orgue de Guibray; celui de Sées, assez semblable, coûta 1500 livres.
L'orgue est l'oeuvre de Claude Parisot, assisté de son neveu Henri. Il a coûté environ 4500 livres. Soit, pour l'ensemble de l'opération, un total de 7000 livres, dont la paroisse dut étaler le paiement sur plus de six années...
Originaire d'une famille d'organiers d'Etain, dans la Meuse, Claude Parisot est né vers 1704. Il fut apprenti chez le facteur lorrain Moucherel, puis, en 1727, chez Louis-Alexandre et Jean-Baptiste Clicquot à Paris. A partir de 1735, Claude Parisot édifia de nombreux orgues dans le Nord et l'Ouest de la France : abbaye prémontrée de Séry-aux-Prés (Seine Maritime), église Saint-Georges à Abbeville, église Saint-Rémy à Dieppes, église du Saint-Sépulcre d'Abbeville, abbaye de Mondaye (près de Bayeux), cathédrale de Sées, abbaye d'Ardenne (Caen), couvent des Jacobins (Caen), Notre-Dame de Guibray, abbaye de Saint André en Gouffern (près de Falaise), etc...Il mourut à Etain le 3 Mars 1784. Dans l'Ouest, Henri Parisot prit sa suite, construisant ou réparant de nombreux instruments en Basse Normandie et dans le Maine. :Il assura l'entretien de l'orgue de Guibray jusqu'aux années précédant la Révolution.
Le premier titulaire de l'orgue fut Jean-Noël Toustain, qui percevait pour gages 225 livres par an.
En 1792, l'église est utilisée comme resserre à fourrage, mais l'orgue continue de jouer pour les fêtes décadaires. Il perdit 146 tuyaux durant ces années. L'église est rendue au culte en 1803, et l'orgue subit quelques menues réparations. En 1833, des réparations plus importantes - dont nous ne connaissons pas le détail - furent faites par les frères Claude, facteurs d'orgue à Mirecourt, dans les Vosges, pour la somme considérable de 2780 francs. financés par la paroisse : insensibles aux arguments culturels développés par les responsables de la paroisse, ni la Ville de Falaise ni le Préfet du Calvados ne contribuent.
Pour la deuxième moitié du XIXe siècle, la seule information que nous connaissions concerne le relevage fait par le facteur Joseph Koenig en 1866. En 1900 également, Koenig effectue une révision complète, répare le positif et ajoute un jeu de hautbois, le tout pour 1900 francs, que la paroisse finance par un emprunt. En 1920, son fils Paul-Marie Koenig effectue des réparations mineures.
En 1944, l'église perd ses vitraux lors des bombardements. La pluie, l'humidité, les déflagrations qui ébranlent les tuyaux, font perdre sa voix à l'orgue. La partie instrumentale de l'orgue est classée monument historique le 4 Juillet 1955, et le buffet l'est à son tour le 28 Juillet 1970.
Faite par le facteur Erwin Muller, de Croissy-sur-Seine, la restauration commence en 1970. Elle durera jusqu'en 1974. L'orgue retrouva sa voix pour le concert inaugural donné le 16 Juin 1974 par Marie-Claire Alain.
Erwin Müller entretient l'orgue jusqu'en 1987. Sa suite est prise par Jean-Loup Boisseau et Bertrand Cattiaux, de Béthines, en Poitou. Ils en effectueront également la restauration en 1991 - 1993, et continuent d'en assurer l'entretien.
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Auteur JP Date 02/08/96 11:14:59