|
||
Orgue > Présentation de l'orgue > Introduction |
|
La renaissance d'un orgue ancien est un événement musical, et quand il s'agit d'un instrument de la qualité de celui de Notre-Dame de Guibray, le retentissement est national !
Si la France est riche en orgues, près de dix mille instruments, la part des orgues antérieurs à la Révolution est très modeste dans ce Patrimoine et se résume à quelques-uns, si l'on, est tant soit peu exigeant sur leur authenticité.
L'orgue de Notre-Dame de Guibray, un Parisot de 1746, avait conservé suffisamment d'éléments historiques: le buffet, les mécanismes y compris la console avec ses claviers, les abrégés, les balanciers, les tirants et pilotes tournants, tous les sommiers sauf celui du Positif, et la plupart de ses jeux, pour justifier une restauration visant à se rapprocher le plus possible de son état d'origine.
Les transformations du XIXe siècle avaient déjà été remises en cause par un important travail de E. Muller en 1970, qui visait le retour à un orgue classique mais sans en assumer toutes les exigences, particulièrement sur le plan sonore.
Ainsi, malgré un effort de reclassement, ni le ton, ni les diapasons des jeux anciens ne furent retrouvés, et les tuyaux neufs ne furent pas reconstruits sur le modèle des anciens, tant pour leur taille que pour les matières utilisées, telles un plomb laminé très épais pour les corps et du spotted pour les pieds.
Les compositions et tailles des cymbales, la présence d'une pédale complémentaire de 16 pieds avec mixtures dénotaient le côté encore néo-classique de la conception et de la facture.
Une nouvelle restauration s'avérait indispensable pour donner à l'orgue au maximum une vérité historique qu'il avait en puissance dans ses matériels et tuyaux anciens les mieux conservés. Toute la tuyauterie fut à nouveau reclassée, rétablie dans ses largeurs et embouchages, les tuyaux et les jeux manquants furent refaits au modèle, y compris la façade. Enfin, les soufflets à plis du XIXe laissèrent la place à une soufflerie cunéiforme, parachevant ainsi la belle restauration effectuée par l'Entreprise Boiseeau et Catiaux, toute dans le goût et l'esprit du milieu du XVIIe siècle. L'orgue de Falaise, un des rares témoins de cette époque en Normandie, a retrouvé les splendeurs et les délicatesses de ses sonorités, si bien adaptées à l'excellente acoustique de l'édifice. C'est l'instrument idéal pour interpréter la musique française des XVIIe et XVIIIe siècles.
Jean-Pierre DECAVELLE
Technicien-conseil et maître d'oeuvre de la restauration de l'orgue Parisot de Notre-Dame de Guibray.
Retour vers la page d'accueil - Back to Home Page
Auteur JP Date 02/08/96 11:14:59