Aux XVII^e et XVIII^e siècles, le mot "Meslanges", ou "Mélanges", désignait un recueil d’ouvrages de plusieurs auteurs, de styles et langues différents.

Soucieux de faire partager sa passion pour la diversité musicale qu’offre la période Baroque, cet ensemble instrumental avec chanteurs solistes, créé en 1997 par Thomas Van Essen, est basé à Rouen.

Formés au Conservatoire de Paris, à la Schola Cantorum de Bâle, ou au Centre de Musique Ancienne de Genève, les membres des Meslanges se produisent dans d’autres formations comme Le Parlement de Musique (dir. : Martin GESTER), Akademia (dir. : Françoise LASSERRE), Les Arts Florissants (dir.: William CHRISTIE), La Fenice (dir. : Jean TUBERY)...

Les Meslanges ont visité essentiellement la Normandie : Rouen (Musée des Beaux Arts, C.N.R...), Les Andelys (Académie internationale d’orgue), Pont-Audemer , Le Bec-Hellouin, La Couture-Boussey, Lisieux (Académie de Musique Ancienne), Caen en collaboration avec la maîtrise dirigée par Robert WEDDLE. Cependant, d’autres concerts ont eu lieu à Villepreux, Montargis, Varetz (Festival Musique Sacrée en Aubazine... )

Résurrection du patrimoine de la Normandie.

Depuis octobre 1998, la motivation des musiciens est constante suite à la découverte de l’intérêt musical et culturel exceptionnels du riche patrimoine de la région, Rouen et Bernay aux XVII e et XVIII e siècles (fonds des Bibliothèques Municipales, compositeurs Rouennais ou de séjour dans la ville, compositeurs européens dont la musique a résonné à la Cathédrale, à l' Opéra, dans les salons, dans les rues...)

En novembre 2001, Les Meslanges ont été invités par le Centre de Musique Baroque de Versailles pour donner un programme Motets et Cantate sacrée à la Cathédrale de Rouen à la Chapelle Royale du Château. C’était la première fois qu’un ensemble normand se produisait dans ce lieu prestigieux, a fortiori invité par le C.M.B.V. L'ensemble est revenu à Versailles dans le cadre du Mois Molière le 5 juin dernier.

Les 17 et 18 octobre 2002, Les Meslanges ont participé au colloque qui s’est tenu à Rouen sur le catalogue des fonds régionaux par un concert de pièces conservées à la Bibliothèque Municipale de Rouen et par une communication de Thomas Van Essen sur l’exploitation du patrimoine musical rouennais des XVII^e et XVIII^e siècles.

En 2006, Les Meslanges ont donné un programme autour du grand homme de théâtre né à Rouen en 1606, Pierre Corneille (Paris et Rouen)

2004, Le Tricentenaire Charpentier.

En avril 2004, pour le tricentenaire de la mort de M.A. Charpentier, Les Meslanges se sont produits à Paris, au Studio 14 Paradis, avec un programme centré sur le Reniement de Saint Pierre , l'un des chefs d'œuvre du compositeur. Ce même concert a été donné depuis à Fontaine-Henry (14), aux Liaisons Musicales de Marcq en Baroeul (59). (Voir la critique de Richard Letawe pour Resmusica).

“Cum organo”

Depuis 2004, l'ensemble collabore avec l'organiste François Ménissier, professeur au C.N.R. de Rouen pour des programmes alternant pièces d'orgue, plain-chant en faux-bourdon et serpent (concerts à Mont-St-Aignan, à N.D. de Guibray à Falaise).

Enfin, pour chacun des programmes des Meslanges, un cheminement situe la musique dans son contexte historique et culturel. Par exemple, le “Concert sur un carrosse de couleur Amarante ...”, par la théâtralisation de textes et de situations en lien direct avec la musique, fait vivre au public un spectacle vivant qu'il s'approprie.

Les MeslangesSiège social :

5, impasse Tabouret

76 000 Rouen.

Franck Hérouard, président.

Thomas van Essen, directeur artistique des Meslanges et baryton (taille, basse-taille dans la musique française)

Passionné par la période Baroque, il se consacre à l'Histoire et à la recherche musicologique: D.E.A.à Paris IV-Sorbonne en 1995, publications sur la musique instrumentale de M.-A. Charpentier ( Revue Ostinato Rigore), communication dans le colloque Charpentier à Versailles en octobre 2004...De même, il étudie la flûte à bec avec Sébastien Marq au Conservatoire du VIIième addt et obtient le Diplôme Supérieur de Musique Ancienne du Conservatoire Supérieur de Paris (C.N.R.) en 1998. Ensuite, grâce à l'enseignement de Jean-Louis Paya et de Howard Crook, il évolue vers le chant et participe maintenant à plusieurs ensembles comme Arsys, Les Musiciens du Louvre, Les Arts Florissants, la Fenice... Il a chanté le rôle de Jésus dans les Passions selon St Jean et St Matthieu de J.S. Bach, dir. Barthold Kuijken. Il a participé à la réalisation Grands Motets de M.A. Charpentier et de M.-R.de Lalande avec le Parlement de Musique, dir. Martin Gester (C.D Opus 111, DVD Armide) et à la tragédie en musique Isis de Lully avec la Simphonie du Marais, dir. Hugo Reyne. Avec Les Musiciens de Monsieur Croche , dir. Alexis Kossenko, il a chanté dans deux programmes de musique française en Pologne, en août 2005.En janvier 2006, à l'Opéra de Rennes, il a chanté le rôle d'Ilionée dans la Tragedie en Musique Enée et Lavinie de Pascal Colasse (dir.: Sébastien d'Hérin, mise en scène de Benjamin Lazare).En tant que chercheur, flûtiste et chanteur, il a participé activement au programme Charpentier de la Fenice en octobre 2004(enregistrement chez Ricercar).

Jean-Luc Rayon, baryton (basse-taille)

Jean-Luc Rayon participe depuis une vingtaine d’années à de nombreuses productions (opéras, concerts de musiques sacrées, oratorios, enregistrements discographiques) dans un répertoire allant du chant grégorien à la musique contemporaine. Il est membre de plusieurs ensembles vocaux dont Sagittarius (depuis sa création en 1986), Doulce Mémoire, Les Arts Florissants, Ensemble Jacques-Moderne, A Sei Voci, le Chœur de Chambre Les Eléments sous la direction de Michel Laplénie, William Christie, Bernard Fabre-Garrus, Marc Minkowski, Joël Suhubiette, Gustav Leonhardt, Jean-Claude Malgoire, Jean Tubéry, Michel Plasson, John Nelson, Denis Raisin-Dadre, Philippe Herreweghe… Il approfondit l’interprétation du chant grégorien, de la polyphonie médiévale et du plain-chant baroque avec l’ensemble Magnus Liber dont il est l’un des membres fondateurs.

Jean-Louis Paya, baryton (basse-taille)

Jean-Louis Paya étudie la musique, d’abord au Conservatoire National de région de Toulouse, puis au Conservatoire Supérieur de Paris avec Camille Maurane et Jean-Christophe Benoit, enfin à l’Ecole Normale de Musique de Paris.Il obtient les prix de chant et d’art lyrique, ainsi que des licences de concert et d’opéra à l’Ecole Normale de Musique, dans la classe de Paul Derenne. Il se perfectionne avec Richard Miller et Rudolf Bautz. Après trois saisons dans la troupe du Théâtre des Arts de Rouen, Jean-Louis Paya participe à des tournées d’opéras baroques sous la direction de Philippe Herreweghe (Rodelinda de Haendel, L’amor vien dal destino de Steffani, Orfeo de Monteverdi). Jean-Louis Paya est régulièrement invité comme soliste d’oratorios dans des festivals en France et à l’etranger. Il a également enregistré avec des ensembles comme le Concert Spirituel (Hervé Niquet), Almasis (Iakovos Pappas), Les jeunes solistes (Rachid Safir), A sei Voici (Bernard Fabre-Garrus). Avec l’ensemble Les jeunes solistes, il a créé des oeuvres de compositeurs contemporains (Klaus Huber, Renaud Gagneux, Thierry Pécou, Edith Canat de Chizy, Bernard Lang).

Volny Hostiou, serpent

Volny Hostiou est né en1981 à Quimper où il débute l’étude du tuba à l’age de 7 ans. Titulaire d’un premier prix de saxhorn au CNSM de Paris, Il enseigne le saxhorn et le tuba au CNR de Rouen. En parallèle à cette activité, il effectue des recherches sur le serpent, ancêtre du tuba, qu’il travaille avec Michel Godard au CNSM de Paris puis avec Jean Tubery, spécialiste du cornet à bouquin et fondateur de l’ensemble la Fenice.

Dans une volonté de développement de l’usage du serpent et de meilleure connaissance de cet instrument, il poursuit des recherches organologiques et musicales sur le sujet et obtient un DEA de Musicologie à l’Université de Paris IV Sorbonne.

Il se produit avec divers ensembles de musique ancienne, tels : La Fenice, Sagittarius, La Chapelle Royale, La Compagnie Baroque, le Lachrimae Consort... et poursuit de nombreux projets en lien avec le Musée de la Musique de Paris.

Un mot sur le Serpent

Instrument de la famille des cuivres et ancêtre du tuba, le serpent est vraisemblablement apparu en France vers la fin du 16e siècle. Il était alors considéré comme l’instrument privilégié d’accompagnement des choeurs, pour toute la liturgie.

On trouve de très nombreuses traces du serpent dans les archives ecclésiastiques de la plupart des paroisses françaises. La Chapelle royale de Versailles, institution phare pour la musique religieuse comptait, sous Louis XIV, pas moins de trois serpents parmi les Chantres-Officiers permanents du Roi. Le serpent restera un des instruments principaux à l'église jusque vers 1850. Au 19e siècle le serpent fut aussi utilisé dans les orchestres militaires et à l'orchestre symphonique. Ce nouvel emploi sera souvent lié à la forte charge symbolique et religieuse de l'instrument ; Berlioz l'utilise par exemple dans le Dies Irae de la Symphonie fantastique.

Après un abandon progressif, le serpent a été redécouvert il y a une vingtaine d’année et réintroduit en musique ancienne par un poigné de musiciens (en France : Michel Godard, Bernard Fourtet, ont été les précurseurs). Encore peu souvent utilisé dans le répertoire qui est le sien, le serpent reste un instrument à découvrir, dont la sonorité étonnamment proche des voix ouvre de nouveaux horizons dans les possibilités d’instrumentation en musique ancienne.